jeudi 10 novembre 2016

A lire ou à relire (1)

Chers lecteurs, chers collègues et amis,


J’estime qu’à l’heure actuelle, tout a été dit au sujet du LIST, mais tout ne doit pas être oublié. Nous avons tous souffert, nous avons tous eu des pincements au coeur, les uns comme les autres, à l’intérieur comme à l’extérieur du LIST. Le LIST est un établissement public qui appartient à tous. Comme tout établissement public, il a des obligations de Qualité, de Transparence et « d’Accountability » par rapport à l’utilisation des deniers publics et des choix stratégiques. Ce sont quelques unes des bonnes pratiques qui ont existé dans le seul RTO du Luxembourg d’avant la fusion. Pratiques qu’il s’agira de rétablir.


Pour faire avancer les choses, nous avons tous parfois haussé le ton, parfois en public, souvent derrière des portes épaisses.

Chaque chose en son temps


Après le temps des polémiques, vive le temps du développement constructif, pas à n’importe quel prix, cela va de soi. Décrétons tous l’armistice! Le contrat de cet armistice ne sera pas signé en public. Mais contrat moral il y a.  

L’après ne doit pas être comme l’avant. Sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets. Les acquis RTO ne doivent pas être foulés du pied par ceux qui sont chargés de mettre en place un grand RTO à partir de l’existant, c’est-à-dire de deux CRP qui au départ avaient choisi des voies différentes, l’une aussi honorable que l’autre. Il faut rappeler que le Centre Tudor, imaginé dans les années ’80, fut très proche du modèle RTO introduit en Europe à la fin des années ’90. Ce n’est pas pour autant une raison de stigmatiser les uns ou de snober les autres.

Aujourd’hui, il s’agit de ne pas répéter les erreurs du passé, mais d’en tirer leçon pour mieux comprendre et mieux faire. Le nouveau CEO devra trouver une ambiance plus sereine et être moins entravé que le précédent. Il faudra faire respecter une ligne de séparation entre les missions de la direction générale et celles ses responsables non exécutifs. Dans une contribution récente dans Paperjam, Raymond Schadeck, président du CA de Luxinnovation, a présenté de façon diplomatique des idées pour débloquer la situation. 

« Nous ne devons pas sous-estimer la période de fusion des deux anciennes entités qu’étaient les CRP pour aboutir à une nouvelle culture. J’ai d’ailleurs toujours été surpris de constater que le List n’a pas engagé un vrai professionnel des ressources humaines pour gérer ses équipes. » 

Raymond Schadeck a certainement raison en soulignant le rôle primordial de la gestion des ressources humaines dans le processus de fusion. On pourrait ajouter que cela vaut aussi en période normale pour tout centre de recherche. 

Question posée à Raymond Schadeck: « Que peut-on retenir pour la suite, à savoir le recrutement d’un nouveau CEO? ». Réponse:
«Il sera primordial de ne pas se tromper tant la fonction est clé. Je ne veux pas réagir aux différentes rumeurs qui planent quant aux motifs et conditions du départ de Gabriel Crean. Mais je ne peux m’empêcher de m’interroger sur une mauvaise compréhension ou plutôt un ‘expectation gap’ entre le président du conseil d’administration et le CEO quant aux objectifs, aux modus operandi… mauvaise compréhension qui aura abouti à un départ moins de deux ans après l’entrée en fonction de M. Crean. » 

Autre question posée à Raymond Schadeck: « Comment peut-on instaurer une confiance dès l’entrée en fonction du prochain CEO du LIST? ». Réponse: 
«Cette possibilité ne peut être atteinte que si les deux parties sont prêtes à assumer leurs responsabilités. La période que nous vivons est probablement le moment idéal pour que le conseil d’administration entame, comme il est d’usage en matière de gouvernance, un processus d’auto-évaluation sur les compétences présentes en son sein, son mode de fonctionnement et surtout son interaction avec la direction. »

La Gazette ne peut qu’approuver ces réflexions et suggestions. Et que nos lecteurs se rassurent, elle reviendra. Nous aborderons notamment les points suivants:
- Comment sortir durablement de la crise? 
- Quelles sont les questions soulevées par cette crise? 
- Quels sont les dégâts par rapport à l’objectif RTO?

Claude@Wehenkel.lu  
ancien membre du conseil d’administration de 
EARTO (European Association of RTOs)


1 commentaire:

Anonyme a dit…

La solution ne viendrait-elle pas d'une forme de management plus ouverte, c'est à dire en distribuant les rôles ?
A la direction de définir des objectifs, aux équipes de définir la stratégie pour atteindre ces objectifs, de manière à être moteur du développement ?