QUELLE GOUVERNANCE POUR LA RECHERCHE?
Espaces de liberté pour la recherche publique
AUJOURD'HUI 07:00 Par Claude Wehenkel
Claude Wehenkel, ancien directeur du centre de recherche public Henri Tudor (devenu le Luxembourg Institute of Science and Technology), a reçu un prix spécial lors des derniers FNR Awards pour son «son engagement extraordinaire dans le développement de la recherche et des sciences au Luxembourg». Il livre sa vision pour la gouvernance de ces secteurs qu’il connaît bien.
La recherche ne se gère pas comme une armée secrète, estime Claude Wehenkel.
Il est banal de constater que dans toute entreprise la créativité des collaborateurs augmente avec la motivation individuelle. Celle-ci est le résultat d’une bonne culture d’entreprise, d’une juste reconnaissance et d’un système de rémunération compréhensible. Dans les équipes de recherche, le vieillir ensemble est, par exemple, fortement démobilisateur. Seule une bonne mobilité permet d’éviter le vieillissement collectif. Mais la mobilité reste un rêve pieux, si les chercheurs ne sont pas employables… Rien que cet exemple montre la complexité de la question de la motivation.
Dans les organisations de recherche et en particulier dans les RTO (Research and Technology Organisation, comme Tudor, respectivement LIST), la motivation revêt une importance cruciale, puisque les collaborateurs sont en plus leur propre machine de production de savoir. La recherche ne se gère pas comme une armée secrète. Dans ce contexte, la fusion difficile des CRP Lippmann et Tudor mérite d’être analysée en profondeur. Pour en garder les leçons !
Flemme ou bonne humeur?
Si la plupart des collaborateurs ont déjà la flemme avant d’arriver au travail, c’est qu’il y a un problème grave dans la gestion des ressources humaines. Petites choses, grands effets! Par exemple, l’obligation de pointer est perçue comme une vexation contreproductive, qui coûte en réalité de l’argent et diminue la motivation. Tout comme, les mauvais exemples donnés par « ceux d’en haut ».